Livre du Bicentenaire (Coiffard, 2008)
Dictionnaire biographique
Notice signée : Jean-Louis Liters
LABOUREUR Émile
(1877-1943)
Élève / Peintre-graveur
dit : Jean-Émile Laboureur.
Né à Nantes le 16 août 1877 d’un père semi-grossiste en mercerie. Par sa mère, Marie Grandjouan, il est le cousin de Jules Grandjouan.
Élève du Petit-Lycée de la maternelle jusqu’à la cinquième, il devient, en 1889, pensionnaire à Redon, chez les Eudistes de l’Institution Saint-Sauveur. Après les vacances de Pâques 1895, il se révolte, refuse de retourner à Redon et termine sa philosophie au lycée de Nantes, dans la même classe que son ami Paul Ladmirault et qu’Alphonse de Châteaubriant.
Parti à Paris pour faire son Droit, selon la volonté de ses parents, il suit les cours de peinture et de gravure de l’Académie Julian. En 1895 il rencontre, grâce à Alphonse Lotz-Brissonneau, le graveur Auguste Lepère qui lui enseigne sa technique, tandis que Toulouse-Lautrec l’initie à la lithographie et l’aide à trouver sa voie. Lui-même guidera Dunoyer de Segonzac dans la technique de l’eau-forte.
En août 1897, il connaît un premier succès avec la reproduction de son bois Au Luxembourg. L’une de ses premières œuvres est une lithographie pour le 8ème concert annuel de l’Association Parisienne des Anciens Élèves du Lycée de Nantes (19 mars 1898). A la même époque il participe à l’illustration de la Revue nantaise, dont son cousin Jules Grandjouan est le directeur artistique. Il est le fondateur, en 1923, à Paris et le président du « Groupe des Peintres-graveurs indépendants » (Chagall, Dufy, Dunoyer de Segonzac etc.) qui expose, en ses vingt ans d’existence, les œuvres des membres du groupe et celles de Derain, Matisse, Picasso, Vlaminck etc. Il œuvre, dans les années trente, pour le renouvellement de l’art du timbre en France. Il illustre les œuvres de Colette, Valéry Larbaud, Maeterlinck, André Maurois, Proust, Oscar Wilde. D’abord proche des Nabis, puis imprégné de l’esthétique cubiste, il est, vers 1930, l’un des initiateurs du style « Art déco ». Rappelons, dans une œuvre où les ports de Nantes, de Saint-Nazaire et du Croisic sont souvent représentés, sa série des 25 estampes de La Brière (1932).