Livre du Bicentenaire (Coiffard, 2008)
Dictionnaire biographique
Notice signée : Jean-Louis Liters
JOST Léon
(1884-1941)
Élève / L’un des « 50 otages » nantais
Né à Nantes le 14 novembre 1884, fils du fondé de pouvoir de la Biscuiterie Lefèvre-Utile.
Il est élève du Grand-Lycée de la classe de huitième au baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne (1901).
Il fait toute sa carrière dans la maison LU et devient directeur de la fabrication.
Le 8 juin 1915, sur le front de la Somme, lors d’une vague d’assaut contre l’ennemi, il est grièvement blessé et doit être amputé de la jambe gauche.
Président départemental, à partir d’octobre 1926, de l’Union nationale des mutilés et réformés anciens combattants, il accède à de nombreuses responsabilités dans les organisations d’anciens combattants et participe à ce titre à une session de la Société des Nations à Genève. Il rencontre à plusieurs reprises Aristide Briand. Président fondateur du Comité des anciens combattants et victimes de guerre de la Loire-Inférieure en 1933, il préside par ailleurs plusieurs œuvres de secours mutuel.
Le 28 juillet 1940, il devient le président du Comité départemental d’aide aux prisonniers. Ce comité ne limite pas son action à l’apport de secours et de nourritures à plus de 35 000 prisonniers des camps du département, car il accueille clandestinement les évadés et les aide à franchir la ligne de démarcation. Léon Jost et ses camarades sont arrêtés par les Allemands les 15, 16 et 21 janvier 1941. Le 20 octobre au matin, le Feld-Kommandant Hotz est abattu près de la cathédrale de Nantes. Le 22 octobre 1941 dans l’après-midi, Léon Jost est fusillé au terrain militaire du Bêle : il est au nombre des quarante-huit otages exécutés en représailles, sur l’ordre d’Hitler.
Les souvenirs écrits en prison par Léon Jost, entre mai et juillet 1941, ont été édités avec une présentation de son fils, Michel Jost, et de l’historien Jean Bourgeon.
Michel Jost (1919-2004), lui-même élève du lycée et employé en 1938 à l’entreprise LU, présida l’association des familles d’otages fusillés à Nantes et Paris et la 1ère section des Anciens combattants prisonniers de guerre.
La nouvelle de la mort de son père lui était parvenue en Allemagne au Stalag 204 où il était prisonnier. La paix revenue, il n’aura de cesse d’entretenir la mémoire de son père et des fusillés de 1941 et de témoigner sans relâche, notamment auprès des jeunes.
Le 22 octobre 2001, pour le 60ème anniversaire de l’exécution des otages, il accepta de serrer la main de Gilbert Brustlein, le résistant communiste qui avait abattu le colonel Hotz.
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Un livre
qui doit beaucoup
à notre ami
l’historien
Jean Bourgeon