BERNARD Jean


Livre du Bicentenaire (Coiffard, 2008)

200 ans d'histoire - copie

Dictionnaire biographique

Notice signée : Jacques Boulard

 

 

 

 

BERNARD Jean

(1907-2006)

Élève / Médecin

Né à Paris (17ème) le 26 mai 1907 dans une famille d’ingénieurs.

Sa mère lui apprend à lire et à écrire, lui donne le goût de la lecture et de l’écriture. Dès la déclaration de la guerre, en août 1914, la famille s’installe dans une maison de Couëron, à l’ouest de Nantes, appartenant à la société où travaillent son père et son grand-père.

Scolarisé pour la première fois à l’âge de 7 ans, il est marqué profondément par son instituteur à l’école communale de Couëron, M. Joubert. En octobre 1917, ses parents venant habiter Nantes, boulevard Saint-Aignan, il est inscrit, sans avoir fait de 6ème, en classe de 5ème A au Petit-Lycée ; son palmarès est modeste.

En septembre 1918, la famille retourne à Paris, et, il entre au lycée Louis-le-Grand en 4ème A. Après ses baccalauréats de mathématiques et de philosophie, il hésite entre les métiers d’ingénieur, de médecin et d’écrivain : son amour pour sa mère, les leçons d’humanité de ses enseignants lui font choisir la médecine.

Il entre à la faculté des sciences de Paris pour préparer le certificat d’études physiques, chimiques et naturelles (1924) précédant alors les études de médecine ; il réussit le concours de l’internat (1929). Dans le service d’hématologie de Paul Chevallier, sa vision du sang est novatrice : la composition du sang est un élément essentiel pour connaître l’histoire médicale du patient et une source d’information pour diagnostiquer une maladie. Il fonde la première société d’hématologie au monde avec Chevallier (1931) et soutient sa thèse de doctorat (1936).

Dès 1940, Jean Bernard entre dans la Résistance, nommé responsable des parachutages d’armes dans le Vivarais. Arrêté fin 1943, il est incarcéré à Fresnes jusqu’à la Libération.

Tout en menant sa carrière de médecin des hôpitaux, ses recherches sur les leucémies le conduisent à deux résultats décisifs : description de la première leucémie chimio-induite chez l’homme (1950) et découverte de la rubidomycine (1962) permettant les premières rémissions observées. Nommé professeur de cancérologie (1956) et médecin chef de clinique à l’hôpital Saint-Louis de Paris. Ses travaux lui valent une reconnaissance internationale.

Il est élu à l’Académie des sciences (1972) et à l’Académie de médecine (1973). Son humanisme, sa passion de l’enseignement et sa rigueur intellectuelle le conduisent à siéger au Comité des Sages (1958), puis à présider le Comité consultatif national d’éthique des sciences de la vie et de la santé (1983). A partir de 1972, il publie de nombreux ouvrages de réflexion sur la médecine. Le 15 mai 1975, il est élu à l’Académie française au fauteuil de Marcel Pagnol.