Mehdi BAZARGAN
(1907-1995)
Elève
Homme d’Etat iranien
Livre du Bicentenaire (Coiffard, 2008)
Dictionnaire biographique
Notice signée : Jean-Louis Liters
BAZARGAN Mehdi
(1907-1995)
Élève / Ingénieur – Homme d’État iranien
Né en septembre 1907 à Téhéran, dans une famille dévote de négociants,
il fait partie des élèves iraniens que le lycée accueille en octobre 1928. Elève brillant en mathématiques spéciales, il réussit en 1930 le concours d’entrée à l’École centrale des arts et manufactures.
Après sept ans d’études en France, muni d’un diplôme d’ingénieur en thermodynamique (1933), il regagne l’Iran en 1934.
Proche du Dr Mossadegh dont il est le ministre de la culture au début des années cinquante, il devient, à la fin de la main mise par les Britanniques sur l’industrie pétrolière iranienne, le premier dirigeant de la National Iranian Oil Company.
Après la chute de Mossadegh en 1953, il s’oppose de manière non violente au régime de Reza Chah Pahlavi et est emprisonné plusieurs fois. Il fonde, en 1961, et dirige le Mouvement de libération de l’Iran (MLI), favorable à l’avènement par la réforme d’une démocratie islamique. En 1977 il est cofondateur de l’Association iranienne des droits de l’homme. Dès 1985, il préconise une solution négociée du conflit armé avec l’Irak, commencé cinq ans plus tôt.
Choisi avec l’appui des USA, il est le premier chef du gouvernement en Iran après l’avènement de la République islamique en février 1979.
Il est un « Éphémère premier ministre de l’ayatollah Khomeiny » car, considéré comme trop modéré, il est contraint de démissionner le 6 novembre de la même année en raison de divergences avec les religieux au pouvoir, notamment à propos de la prise d’otages à l’ambassade des États-Unis à Téhéran.
Il siège ensuite comme député à l’Assemblée consultative islamique.
Auteur de 53 ouvrages sur les questions religieuses, sociales et politiques, il a toujours dénoncé l’image dénaturée de l’Islam donnée par les extrémistes, pour une religion fondée selon lui sur la tolérance.
Victime d’une crise cardiaque au début décembre 1994, il décède lors d’une escale à Zurich de l’avion qui le conduisait à l’étranger pour se soigner.