Livre du Bicentenaire (Coiffard, 2008)
Dictionnaire biographique
Notice signée : Jean-Louis Liters
BAUGÉ André
(1893-1966)
Élève / Acteur – Baryton
Pseudonyme : André Grillaud
Né le 4 janvier 1893 à Toulouse (Haute-Garonne), d’un père sculpteur et d’une mère chanteuse lyrique, la diva d’opérette Anne Tariol-Baugé, il est élève du lycée, au moins de la classe de 8ème à la 6ème, et remporte au palmarès des nominations en musique vocale et en dessin d’imitation.
Initié par son père aux arts plastiques, il veut devenir peintre ; il entre aux Beaux-Arts de Paris et à 18 ans il expose à la Société des artistes français.
Mais il décide de se tourner vers le chant. Il débute, sous le pseudonyme d’André Grillaud à Fécamp, où « beau comme un dieu » il est le premier amour d’une petite fille de 7 ans, Henriette Alphen, puis à Grenoble.
En 1914, il rejoint le 2ème RIC de Brest. Il est lieutenant en 1917 lorsqu’il est gravement gazé. Il perd un poumon. Néanmoins, « baryton martin », il interprète tout le répertoire de l’opéra et de l’opéra-comique, avant de connaître au cours des années trente un énorme succès dans les opérettes, certaines sur un livret de Mouezy-Eon. Il compose lui-même des musiques et est l’auteur d’une opérette : Vouvray.
À partir de 1921, il joue dans de nombreux films, notamment tirés d’opéras ou d’opérettes : Le Barbier de Séville (1933), La Fille de Madame Angot (1935). Il a pour partenaires Maurice Chevalier, Pierre Fresnay, Marie Bell, Edwige Feuillère, Arletty et Marlène Dietrich. En 1935 il tourne son dernier long métrage, Le Roman d’un homme pauvre d’Abel Gance.
Il fait ses adieux en 1946 pour se consacrer à l’enseignement de la phonologie au conservatoire de Paris. Alors qu’il a chanté avec sa mère, à Mogador en 1942 pour la reprise de Véronique, il fait une dernière apparition sur la scène, à Angers en 1966 dans Valses de Vienne, avec sa fille, Annick Baugé. Ses succès, enregistrés sur disques Gramophone, sont toujours disponibles.
Amateur de bateau, il a fait construire, par le chantier Fidèle de Marseille, un voilier, lancé en juillet 1932 sous le nom de La Route est belle, inspiré d’une chanson à succès de l’un de ses films (1929) ; ce yawl, La Grande Hermine, sert aujourd’hui à l’instruction des élèves de l’École navale.
André Baugé meurt en mai 1966 des suites d’une congestion pulmonaire.