AYRAUD Pierre (dit Thomas Narcejac)


Pierre AYRAUD

(1908-1998)

Professeur de lettres

Ecrivain 

Pseudonyme : Thomas Narcejac

 

Pierre Ayraud (1954-1955)

Pierre Ayraud

Année scolaire 1954-1955

Source : Archives & Daniel Le Pollotec

 


Livre du Bicentenaire (Coiffard, 2008)

200 ans d'histoire - copie

Dictionnaire biographique

Notice signée : Jean-Louis Liters

 

 

AYRAUD Pierre

(1908-1998) 

Professeur de lettres de 1945 à 1967

Pseudonymes : Thomas Narcejac, John Silver Lee.

Né le 3 juillet 1908 à Rochefort-sur-Mer (Charente-Maritime), il s’intéresse très tôt aux  aventures d’Arsène Lupin.

La perte d’un œil au cours d’un jeu avec un camarade et un cancer du péroné mettent un terme à sa vocation de marin. Lycéen à Saintes, il obtient le baccalauréat entre deux parties de pêche dans la Charente, au lieu-dit Narcejac en face de l’église Saint-Thomas.

Licencié ès lettres à la faculté de Poitiers (1930), il est nommé professeur au lycée de Vannes. Ayant obtenu la licence de philosophie et le PCB (diplôme de physique, chimie, biologie), il devient en 1937 professeur de lettres et de philosophie au lycée de Troyes, où il s’amuse à écrire, avec ses élèves, un petit acte : Le Rendez-vous de la dame de pique. Il est mobilisé en 1939 à Vannes. Il enseigne de 1940 à 1945 au lycée d’Aurillac.

En octobre 1945, il est nommé à Nantes, au lycée Clemenceau.

En 1946, paraissent les premiers textes signés Thomas Narcejac : aux Éditions du Portulan ses deux premiers romans policiers, L’Assassin de minuit et La police est dans l’escalier, ainsi que Confidences dans ma nuit, recueil de pastiches (Leblanc, Simenon, Conan Doyle). Il donne à la revue nantaise Horizon, animée notamment par Jean-Pierre Foucher et René Guy Cadou, des textes littéraires et philosophiques.

 

Narcejac Ca saigne

 

Il écrit avec le Nantais Serge Arcouët un roman noir, Faut que ça saigne ! (1948), et, sous le pseudonyme commun de John Silver Lee, Slim entre en scène (1949), le premier d’une série de romans prétendument « traduits de l’américain ».

En 1950, Narcejac publie Le Cas Simenon, premier essai consacré au père du commissaire Maigret.

 

Narcejac Cas Simenon

 

La parution, en janvier 1947, de l’essai Esthétique du roman policier, où Narcejac analyse le cas de Pierre Boileau, est le début d’une œuvre commune, de L’Ombre et la proie (1951) jusqu’à Les Nocturnes (1992), interrompue par le décès de Pierre Boileau le 19 janvier 1989. Tandem ou 35 ans de suspense (1986) cherchera à percer le secret de ce « romancier à deux têtes ».

 

Narcejac Tandem

 

Plusieurs des romans de Boileau-Narcejac sont adaptés au cinéma, notamment Celle qui n’était plus (1952) par H.G. Clouzot (Les Diaboliques) et D’entre les morts (1954) par Alfred Hitchcock (Vertigo). Auteurs de théâtre, de feuilletons pour la télévision, d’essais sur le roman policier, ils travaillent aussi au scénario de deux films de Georges Franju : Les yeux sans visage (1960) et Pleins Feux sur l’assassin (1961).

Ajoutons que Pierre Ayraud a aussi une œuvre romanesque propre, qu’il collabore aux Témoignages de la Pierre-qui-vire et qu’il participe à la vie littéraire nantaise : en 1950 il est élu président des Amis des Lettres et, cofondateur en 1949 de l’Académie de Bretagne, il en est le secrétaire général de 1952 à 1970.

Pierre Ayraud qui entretient ses élèves et ses collègues de l’élaboration de ses romans et qui, au lycée, crée et anime, avec des élèves, un ciné-club, choisit le lycée Clemenceau, devenu sous sa plume lycée Marc Elder, comme lieu de l’intrigue de son roman L’Âge bête (1978), porté à la télévision par Jacques Ertaud.

 

Le nom de Thomas Narcejac a été donné en 2006 à la salle des spectacles du lycée, agrandie et rénovée, sous la chapelle, où se tenait autrefois le ciné-club.

 

Un article de « Julien / Anthologie » est consacré à Thomas Narcejac.