ASCOLI Georges


Livre du Bicentenaire (Coiffard, 2008)

200 ans d'histoire - copie

Dictionnaire biographique

Notice signée : Jean-Louis Liters

 

 

ASCOLI Georges

(1882-1944 ?) 

Professeur de lettres de 1911 à 1919

Né le 14 juin 1882 à Paris. Ancien élève de l’École normale supérieure (1904), agrégé de lettres (1907), il enseigne, après un an d’études en Angleterre, aux lycées d’Alès, de Toulon puis de Nantes. Professeur au lycée en classe de seconde depuis 1911, il prononce le discours de la distribution des prix du 26 juillet 1912 sur la part des lettres dans la vie moderne ; il est nommé en classe de première en 1914 mais est mobilisé comme capitaine au 312RI. Il enseigne quelques mois en première en 1918-1919 et est l’auteur, le 12 juillet 1919, du discours de la distribution des prix, intitulé Le Poilu. Auteur d’une thèse sur Zadig, il devient maître de conférences en Sorbonne puis titulaire de la chaire d’histoire littéraire du xixe siècle français. Il est l’auteur de La Grande-Bretagne devant l’opinion française au xviisiècle (1930). Mobilisé en 1939, lieutenant-colonel, il est fait prisonnier en 1940. A Nuremberg, il est élu doyen de l' »Université » du camp d’internement. Rentré en France en août 1941, malgré ses états de service il n’obtient pas de dérogation au statut des juifs et est révoqué. Déporté en Allemagne, il est probablement mort dans un camp d’extermination.

 

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Site « Nos Ans Criés  » www.nosanscries.fr

L’historien Jean Bourgeon a consacré sa chronique de « Nos Années Cruelles » du 12 juillet 1919 au discours de distribution des prix et donc à Georges Ascoli.

 

« 12 juillet 1919 : Remise des prix au Lycée Clemenceau

La traditionnelle distribution des prix aux élèves du Lycée a lieu au théâtre Graslin en présence des autorités civiles et militaires. Une touche particulière est donnée cette année avec la présence de : « La musique du 65e RI qui joue la Marseillaise à l’entrée des autorités sur la scène ; elle joue divers airs au cours de la cérémonie ». (Le Populaire)

Le discours d’usage est prononcé par M. Ascoli, professeur de Lettres, revenu du front avec le grade de capitaine. L’orateur se livre à une longue glorification du « Poilu » qu’il termine ainsi :

« Tel fut le poilu pendant la guerre, tel il vient reprendre sa place dans la cité… Il aura quelquefois le mot dur, le geste rude. Il a souffert, qu’on lui pardonne. C’est à vous, jeunes gens, en qui il met tout son espoir, c’est à vous d’accepter ses conseils bourrus, de dégager, d’adopter et de défendre ses idées. Entourez-le d’estime, mieux encore, de votre affection… Imitez-le enfin : son attitude, noble dans la guerre, est, en toute circonstance, la plus digne, la plus humaine. « J’ai beaucoup donné et j’ai peu reçu » voici ce qu’a le droit de dire le poilu, mélancoliquement mais non sans orgueil. Méditez ces simples paroles mes amis ».

Georges Ascoli a beaucoup donné : il quitte bientôt le lycée pour aller enseigner à la Sorbonne. Mobilisé en 1939, prisonnier en 1940, il rentre en France en 1941 avant d’être déporté en tant que juif en Allemagne d’où il ne reviendra pas. »