Henriette ALPHEN
(1907-1993)
Elève au Petit-Lycée
Journaliste
Livre du Bicentenaire (Coiffard, 2008)
Dictionnaire biographique
Notice signée : Jean-Louis Liters
ALPHEN Henriette
(1907-1993)
Élève / Journaliste
Née à Paris le 1er janvier 1907,
elle se rend à l’automne 1914, dans le Grand-Lycée de Nantes transformé en hôpital militaire, au chevet de son père, le violoniste et chef d’orchestre Robert Alphen, blessé de guerre.
Le 3 novembre, elle, en classe de 10ème, et son frère, Jean-Paul (*), sont inscrits au Petit-Lycée.
En 1924, elle fait la rencontre, au bal de l’ENS, de Paul Nizan (*).
Elle l’épouse et rejoint Bourg-en-Bresse où le jeune professeur de philosophie milite pour le Parti Communiste. Elle accompagne Nizan en URSS où il travaille à la version française de la Revue internationale, puis en Espagne, au temps de Guernica, où il est reporter de l’Humanité.
Elle-même tient la page « Femmes » (1935) à Vendredi, l’hebdomadaire littéraire et politique créé par André Chamson, Jean Guéhenno et Andrée Viollis.
Auprès de son amie Danielle Casanova, elle collabore au journal de l’Union des jeunes filles de France, mouvement lancé par le PCF.
La guerre venue, étant d’origine juive, elle fuit le nazisme et quitte la France, avec ses deux enfants, pour les États-Unis ; elle y apprend la mort au combat de Nizan.
D’abord professeur dans un collège de jeunes filles, elle trouve, grâce à son cousin Claude Lévi-Strauss, un emploi à la section française de La Voix de l’Amérique, dirigée par Pierre Lazareff. Elle devient traductrice de films au studio de la MGM à Hollywood.
De retour en France à la Libération, elle se lance dans le journalisme à Franc-Tireur, à France-Dimanche et côtoie tout le monde intellectuel.
Elle a nous a laissé ses Libres Mémoires (1989) d’une existence menée tambour battant avec pour mot d’ordre une exigence : « être libre ».