Avec une profonde tristesse,
nous avons appris le décès,
le mardi 28 novembre 2017,
de
Michel Verret,
né en 1927,
sociologue réputé
et,
pendant de nombreuses années,
professeur de philosophie
au Lycée Clemenceau
« Georges » adresse ses plus sincères condoléances à sa famille
et notamment à Anne-Lise, sa compagne,
et à François Verret, son fils, lui-même ancien élève du lycée.
Bernard Allaire, alors président de l’Amicale des Anciens Elèves, avait organisé il y a quelques années au lycée une rencontre/hommage autour de son ancien professeur de philosophie, à laquelle participa nombre des anciens élèves de Michel Verret à Clemenceau et aussi ses collègues, notamment Joël Barreau et Jean Guiffan.
Avis de décès publié dans la Presse
NANTES, PARIS, BRIANCON
Sa famille, ses amis, ont la tristesse de vous faire part du décès
survenu le 28 novembre 2017
de Michel VERRET
90 ans
Ancien professeur de philosophie au lycée Clemenceau
Professeur de sociologie à Nantes
Membre Fondateur du laboratoire d’études et de recherches sur la classe ouvrière (LERSCO)
Les obsèques se dérouleront samedi à Paris dans l’intimité familiale.
Famille VERRET
6 rue Léon Bérard
44200 NANTES
Le journal l’Humanité a été le premier à réagir
à la disparition de Michel Verret
par un article, signé Pierre Chaillan,
publié dans l’édition du vendredi 1er décembre 2017
et ici reproduit.
Michel Verret, militant des sciences sociales
D’abord philosophe communiste proche d’Althusser, l’initiateur de la sociologie ouvrière à Nantes est décédé à l’âge de 90 ans
« Michel Verret était un homme droit : intellectuel aux convictions chevillées au corps, conscient des enjeux sociaux et politiques de la théorie, prenant la sociologie comme un outil de libération. Derrière sa rigueur qui frappait au premier regard, s’exprimait une très grande chaleur humaine. Cette fraternité de classe qui transparait dans ses écrits, il la partageait pleinement avec ses amis. »
Ses collègues universitaires, Jean-Michel Faure et Claude Suaud, se souviennent du duo qu’il formait avec Jean-Claude Passeron. Duo au sein d’une équipe qui a créé en octobre 1967 le département de sociologie de Nantes et qui a insufflé un élan aux sciences sociales, à partir de la création, en 1972 du Lersco, le Laboratoire d’études et de recherches sociologiques sur la classe ouvrière. Cette culture de classe, Michel Verret l’a maintenue sa vie durant, que ce soit en tant que chercheur, militant et homme, depuis ses années d’enfance passées dans l’Artois, terre d’industrie et des mines de charbon.
Né à Cambrai (Nord) en novembre 1927, le fils d’un résistant, dirigeant du mouvement Libération -Nord, et à la SFIO, rejoint en 1944 les Jeunesses communistes puis le PCF. Dès lors, il milite activement au sein des organisations communistes aux lycées Henri IV et Louis-le-Grand. Reçu en 1948 à l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm à Paris, il participe à l’aventure de la cellule de l’Ecole, autour et avec Louis Althusser, aux côtés notamment de Lucien Sève qui restera son ami. Il dirige Clarté, le journal des étudiants communistes, en 1949-1950.
Agrégé de philosophie, il est nommé au lycée Clemenceau à Nantes (Loire-Atlantique). Il s’y installe avec sa femme, Eliane, psychologue de profession, avec laquelle il aura quatre enfants.
Dans les deux décennies qui suivent, le philosophe contribue à la formation des militants et collabore aux publications du PCF, notamment à la revue La Nouvelle Critique. Pour l’althussérien, c’est la période des désaccords exprimés, de la critique du stalinisme et de l’éloignement, jusqu’à la rupture avec le PCF en 1978.
Sociologue reconnu, il mène des travaux importants et s’investit totalement dans les sciences sociales. Une façon de ne pas renoncer à son engagement au service de ses idéaux de jeunesse.
L’Humanité présente ses sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Encadré : Le sociologue est l’auteur d’ouvrages de référence sur le logement et sur le travail, mais il a également mené d’importants travaux sur la pédagogie et sur les religions.