Louis POIRIER
(1910-2007)
Elève et Professeur d’histoire et de géographie
Ecrivain
Louis Poirier, âgé de 14 ans,
en classe de 3ème.
Année 1924-1925.
Livre du Bicentenaire (Coiffard, 2008)
Dictionnaire biographique
Auteur : Jean-Louis Liters
POIRIER Louis
(1910-2007)
Élève et Professeur d’histoire et de géographie en 1935-1936
Pseudonyme : Julien Gracq.
Né à Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire), le 27 juillet 1910, d’un grand-père boulanger et de parents merciers, il fait toutes ses études secondaires, comme pensionnaire, au lycée Clemenceau (1921-1928).
Louis Poirier en classe de 5e. Année 1922-1923.
Au 2e rang (en partant du bas). Le 4e en partant de la gauche.
Photo Tourte et Petitin. Source : Pierre Sagaut
Élève extraordinaire, obtenant chaque année le prix d’excellence dans presque toutes les disciplines, cinq fois lauréat du concours général, reçu avec la mention Très Bien au baccalauréat.
Il a été au lycée le condisciple de Stephen Spender tandis que Morvan Lebesque fréquentait la classe inférieure.
Élève de Georges Kirn en seconde, de Léon Legras en première, grand lecteur de Jules Verne depuis l’âge de 8 ans, il découvre Edgar Poe à 12 ans et Stendhal à 15 ans.
C’est au lycée qu’il apprend à s’intéresser à la géographie.
En 1930, il est admis à l’École normale supérieure, préparée au lycée Henri IV dans la classe du philosophe Alain.
Reçu 5ème à l’agrégation d’histoire et géographie, il est nommé pour son premier poste au lycée Clemenceau et a, pour collègues, les historiens Jean Bruhat et Jean Philippot.
Durant cette année 1935-1936, devant les menaces de guerres civile et internationale et nourrissant des « idées naïves sur la Russie », il prend sa carte au parti communiste qu’il quittera en 1939, et est le responsable très actif du comité nantais Amsterdam-Pleyel.
Après un congé et un projet de thèse sur la Crimée, il est nommé en 1937 au lycée de Quimper où il accentue son action de militant.
En août 1939 il rencontre, à Nantes à l’Hôtel de la Vendée, André Breton à qui il avait envoyé son premier roman, Au château d’Argol, publié, en 1938, chez José Corti sous le pseudonyme de Julien Gracq créé à partir de Julien Sorel et des Gracques.
Mobilisé en septembre 1939, il combat sur la frontière belge et près de Dunkerque et est prisonnier en Silésie. En 1941, il redevient professeur de lycée, à Amiens et à Angers, puis enseigne à l’université de Caen de 1942 à 1946. De 1947 à 1970, il enseigne l’histoire et la géographie au lycée Claude Bernard à Paris.
Julien Gracq est l’auteur, chez José Corti, de romans, d’essais, d’une pièce de théâtre et d’un recueil d’entretiens. Le Rivage des Syrtes (1951) obtient le Prix Goncourt que son auteur refuse. Julien Gracq est l’un des rares auteurs dont, de son vivant, l’œuvre soit entrée dans « la Bibliothèque de la Pléiade ». Ami d’André Breton, Gracq est un spectateur plus qu’un acteur du mouvement surréaliste. En 1949, il fait connaître à Breton, qui l’édite, La Nuit du Rose-Hôtel, roman de l’angevin Maurice Fourré, prêté par leur ami commun Stanislas Mitard (*).
Le lycée Clemenceau est très présent dans l’œuvre de Gracq, notamment dans Lettrines 2 (1974), En lisant, en écrivant (1980) et surtout dans La Forme d’une ville (1985) essai consacré à Nantes.
Louis Poirier, retiré à partir de 1990 auprès de sa sœur Suzanne dans la maison familiale de la rue du Grenier à sel à Saint-Florent, a toujours accueilli, avec bienveillance, les travaux des membres du Comité de l’Histoire du Lycée Clemenceau.
Il s’est éteint à Angers le 22 décembre 2007.
Depuis 2008, la salle des professeurs du lycée Clemenceau porte le nom de Julien Gracq.
La plaque a été dévoilée par l’écrivain Philippe Le Guillou, inspecteur général de lettres, en présence du réalisateur Dominique Rabourdin.
Un article de « Julien / Anthologie » est consacré à Julien Gracq.
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Communiqué par Jean-Yves Paumier
Un favori
A propos de la rencontre de Gracq et de Spender
en classe de Première au lycée, se reporter à la notice Spender sur « Julien / Biographies » et aux articles parus dans Notre Mémoire (CHLCN) et dans le Cahier 2008 de l’Académie de Bretagne & des Pays de la Loire.
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La Maison Julien Gracq à Saint-Florent-le-Vieil
Archives Ouest-France (30 septembre 2020)